A partir de las "experiencias pascuales" este hombre, condenado a desaparecer entre las brumas del pasado, es aclamado como el Salvador. Nada extraño que los suyos lo hayan querido comparar con el emperador Augusto, sin romper con ello el fuerte monoteísmo judío.

Augusto y Jesús

Tampoco lo rompen cuando, utilizando imágenes de la literatura hebrea, lo proclaman como el Santo, el Justo, el Servidor, el Mesías, el Hijo de Dios. ¿No proclamaban los salmos de entronización real al nuevo rey como "Tú eres mi hijo. Hoy yo te he engendrado"? (Sal 2, 7)

La "ruptura" vendrá cuando el prólogo del Cuarto Evangelio, utilizando a la vez el lenguaje de la filiación y, según una tradición más judía que helenista, el lenguaje de la Palabra, hable de "encarnación".

Esta es la tesis en la que, después de un cierto tiempo, se ha expresado la religión predominante en nuestro mundo occidental. Tesis protegida y propagada por la Iglesia usando formas autoritarias: sus elementos esenciales fueron transformados en "dogmas", en "verdades no sometidas a discusión".

Ciertamente, la reflexión puede -y, en la mejor hipótesis, debe- intentar profundizar estas verdades, pero su misma realidad ha sido decretada como indiscutible.

Es esta la tesis que nosotros debemos examinar ahora, no sólo a través de su proceso institucional, sino en sus mismos fundamentos de experiencia y teoría. Nos es necesario buscar el camino que nos evite "mitologizar" a Jesús, con la seguridad que este camino lo podemos ir definiendo y lo podemos ir marcando.

Nos es necesario examinar si el proceso que condujo las comunidades cristianas primitivas a la afirmación de la divinidad de Jesús es legítimo. Nos bastará interrogarnos sobre el resultado de este proceso, es decir, sobre la tesis central del dogma cristiano: el dogma de la encarnación.

Intentaremos, pues, un análisis crítico de este dogma.

...il est acclamé comme le Sauveur, le Saint, le Juste, le Serviteur, le Christ, le Fils de Dieu en fin, Dieu même incarné, ainsi que l'exprimera avec force le prologue du Quatrième Évangile, utilisant à la fois le langage de la filiation et, selon une tradition probablement plus judaïque qu'hellénique, le langage de la Parole: "Et le Verbe s'est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons contemplé sa gloire, gloire qu'il tient de son Père comme Fis unique, plein de grâce et de vérité".

Telle est en tout cas la thèse dans laquelle, au bout de quelque temps, s'est exprimée la religion prédominante de notre monde occidental. Cette thèse a été protégée et propagée par l'Eglise sous une forme autoritaire, en ce sens que ses éléments essentiels ont été transformés en dogmes, c'est-à-dire en "vérités" dont l'existence ne saurait être soumise à discussion. La réflexion peut et, dans la meilleure hypothèse, doit- essayer d'approfondir ces vérités, mais leur réalité même est décrétée indiscutable.

C'est cette thèse (selon laquelle un individu né il y a environ deux mille ans est le centre et la mesure de toute l'histoire) que nous devons maintenant examiner. Nous avons à chercher "le chemin qui nous préservera de mythologiser Jésus". en nous assurant "que ce chemin est définissable et repérable par l'intelligence, mais en même temps qu'il a son origine dans l'expérience"

C'est donc moins directement sur les paroles et les gestes de Jésus que sur l'expérience des premiers disciples, interprétant ces gestes et ces paroles, que cherche à s'appuyer le christianisme, en particulier aujourd'hui, pour affirmer la divinité de cet home. Il convient donc d'examiner si le processus qui a conduit les communautés chrétiennes primitives à poser elles-mêmes cette affirmation est légitime. En fait il suffit de s'interroger sur le résultat de ce processus, c'est-à-dire sur la thèse centrale du credo chrétien qui est en effet le dogme de l'Incarnation.

Nous allons donc tenter une analyse critique de ce dogme...

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